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BAT Graphics Vernitech in the trade press

Le fabricant français d’anilox a trouvé ses marques avec l’arrivée de David Michel-Moulu à sa tête. L’activité dégarnissage-regarnissage, à plein régime, redonne au site limougeaud des marges de manœuvre.

Nouvelle équipe, nouveaux outils… et des projets plein la tête. Le premier fabricant français de cylindres anilox devrait renouer avec la croissance en 2021 après un 1er trimestre sur les chapeaux de roues. Au début de l’année dernière, 2 semaines avant le déclenchement de la pandémie, Thierry Bachkine passait le flambeau à David Michel-Moulu, qui commercialisait ses anilox depuis plusieurs années. « J’avais acquis une parfaite connaissance du produit et lors de nos discussions, nous avions déjà abordé la question de sa succession dans l’entreprise », explique le dirigeant. Le quadra, qui a fait ses preuves à la tête de son autre entreprise, Vernitech, a réorganisé l’activité à sa main, rationnalisé les gammes proposées, relancé la communication et adapté l’outil informatique à la nécessaire traçabilité de la fabrication. C’est un ingénieur de la société qui a programmé cet outil à partir de l’application open source Dolibarr. Désormais, le dirigeant dispose de la traçabilité sur tous les cylindres, quel que soit la phase de production.

Face aux gros acteurs de la gravure flexo, l’entreprise limougeaude a toujours joué ces dernières années la carte des délais de livraison. A ce jeu, elle est la plus performante sur le marché français avec des allers-retours de 8 à 10 jours pour un dégarnissage-regarnissage, et de quelques jours seulement sur un gros dépannage. On pourrait croire qu’elle perd cet avantage à l’étranger ? Il n’en est rien. Cette capacité à maîtriser les délais s’illustre même à l’export (50% des ventes) jusqu’en Europe de l’Est pour les applications classiques et jusqu’à Dubaï et en Chine pour les cylindres tramés spéciaux destinés par exemple à l’enduction. Si BAT Graphics Vernitech propose des délais courts, il faut s’intéresser sur les délais de ses concurrents. Selon un bon connaisseur de ce marché, il n’est pas rare que les gros acteurs immobilisent les anilox des clients trois ou quatre semaines, voire beaucoup plus, ce qui peut être lié aux importants volumes gérés.

Jusqu’à 1 600 références de cylindres

L’entreprise axe son développement sur quatre activités principales. La première, le dégarnissage-regarnissage, est devenue une vraie spécialité. Pour le dirigeant, elle est même devenue la partie noble du métier puisqu’il s’agit de prolonger la vie du cylindre. Elle consiste à enlever l’ancienne céramique, à la remplacer par une nouvelle (dépose d’oxyde de chrome) puis, à rectifier et polir la nouvelle céramique. Vient ensuite l’étape importante de la gravure laser, avant un dernier polissage. La seconde activité, la fabrication d’anilox en première monte sur machine neuve, a perdu du terrain sous la pression des acteurs leaders du marché. BAT Graphics Vernitech fabrique aussi des cylindres anilox neufs selon les demandes des clients. Jusqu’à 1 600 références peuvent être proposées, selon le diamètre et la gravure souhaitée. Enfin, la dernière activité concerne toujours la gravure mais cette fois, sur procédé hélio. BAT s’est fait une spécialité depuis de nombreuses années, des cylindres céramiques hélio. Ce marché à ses propres contraintes, des applications clients très particulières, dans l’enduction notamment, et les principaux acteurs de l’anilox s’y intéressent peu. Résultat, le chiffre d’affaires de ce segment croit régulièrement et représente 10% des ventes de l’entreprise. Au final, toutes activités confondues, l’entreprise grave plus de 1 000 cylindres par an et sa capacité va augmenter avec l’arrivée du second banc de projection.

L’entreprise propose toutes les trames du marché (hexagonales, hélicoïdales) qu’elle conçoit elle-même. Elle a récemment développé une trame à 30° d’ouverture, la « Quake », pour l’enduction du vernis relief. Quelques mois plus tard, elle était abondamment copiée par des concurrents chinois… signe qu’elle répondait tout à fait aux attentes du marché. L’équipe de BAT en a alors tiré, il est vrai, une pointe d’orgueil : une trame de conception française venait alors de faire le tour du monde. « Nous avons également mis au point une trame allongée qui répond très bien à toutes les applications d’enduction », complète David Michel-Moulu. BAT serait le seul fabricant a avoir mis au point une trame hexagonale de 30° capable de transférer jusqu’à 100 cm3 de volume d’encres. (…)

En dépit de la pandémie, l’exercice 2020 s’est achevé sur un chiffre d’affaires stable par rapport à 2019, à plus d’1 M€. En revanche, depuis le début de cette année, les ventes affichent une progression moyenne de 25%. « Depuis un an, nous avons recruté trois collaborateurs et nos plans sont prêts pour accueillir le second banc de projection céramique », confie le dirigeant. Sur le plan commercial, il peut aussi compter sur la société ACT Print qui couvre aussi la France et sur la société Dewaflexo pour la région des Hauts-de-France. Pas facile de reprendre les rênes d’un site industriel quelques semaines avant le début d’une telle pandémie mais les terribles semaines de 2020 sont belles et bien derrière lui.

Un champion du petit cylindre

Déjà sous l’impulsion de Thierry Bachkine, le fabricant s’était positionné plutôt sur les petits cylindres ce qui ne l’empêche pas de travailler aussi les cylindres des cartonneries, avec des clients à Saint-Junien, ou avec les fabricants d’emballages souples. Le site limougeaud peut graver des cylindres de 50 ou 40 cm de laize, ce qui correspond là aussi à son credo des applications spéciales. Cela concerne la fabrication d’opercules d’emballages souples mais aussi des pièces spéciales pour la pharma. Il s’agit souvent d’applications qui requièrent ce savoir-faire sur les faibles dépôts d’encres, de vernis barrières ou d’enductions.

Une expertise en gravure laser

Déjà équipé de 4 bancs laser, BAT Graphics Vernitech prépare l’arrivée d’un cinquième pour 2022 ou 2023, selon ses besoins. Pas question pour l’entreprise d’acheter ce futur banc clé-en-main alors qu’elle maîtrise en interne toute la fabrication, depuis la sélection des cartes électroniques, le choix de la source laser et, surtout, la programmation du laser. L’entreprise garde ainsi la main sur tous les paramétrages de la vitesse, des impacts (qui donnent forme aux alvéoles) et de la courbe de puissance (gaussienne) du laser.

Par Olivier Ketels – Rédacteur en chef Pack & Label Around.